PANNEAU 9

Les femmes durant la crise de la Covid-19

Elles soignent, ils causent.

Télécharger le PDF

Repères

Idées reçues

Débats

En savoir +

repères

Les femmes ont été au 1er rang de la crise sanitaire du Covid 19 ! L’épidémie a mis en lumière les inégalités sociales.

Vous avez toutes et tous, vu des femmes cousant des masques (elles sont appelées les petites mains), soignant les malades et les personnes âgées.

Les femmes ont été en première ligne du coronavirus tant au niveau professionnel car elles sont largement majoritaires parmi les personnels soignants et les travailleuses sociales, qu’au niveau privé car c’est sur elle que repose le plus souvent les tâches domestiques et éducatives.

De plus, la situation de confinement a favorisé l’augmentation des violences conjugales.

Vous avez toutes et tous, vu des femmes cousant des masques (elles sont appelées les petites mains), soignant les malades et les personnes âgées.

De plus, la situation de confinement a favorisé l’augmentation des violences conjugales.

Idées reçues

« Les filles sont plus efficaces pour le ménage, c’est pour ça qu’elles en font plus. »

« Les filles peuvent gérer plusieurs choses à la fois, c’est pour ça qu’elles en font plus. »

« Les garçons sont plus désordonnés »

Débats

“Charge mentale”: de quoi parle-t-on ?

Monique Haicault explique comment la vie personnelle empiète sur la vie professionnelle. Au travail, les femmes pensent à ce qu’elles doivent faire à la maison et vice versa. Les femmes sont très sollicitées, et doivent gérer plusieurs tâches en même temps. Ce qui peut avoir des conséquences psychologiques (peur, angoisse, perte de l’estime de soi, épuisement…) et cognitives (troubles de la concentration, de l’attention…).

Le sens

1/ Une augmentation des violences intrafamiliales

Les violences envers les femmes et donc leurs enfants ont augmenté de plus de 30% selon le ministre de l’intérieur.

2/ Le développement du télétravail : une charge mentale supplémentaire

Une difficulté supplémentaire pour les femmes car la situation familiale joue sur le recours à ce mode d’organisation du travail. En effet, 85% des familles monoparentales ont à leurs têtes une femme. Un enfant sur trois vit dans une famille monoparentale, soit avec un seul parent. Elles ont dû conjuguer les tâches domestiques, la garde, l’éducation des enfants et le télétravail. Le télétravail est un recours à manipuler avec précaution. 70% des femmes préféreraient travailler dehors plutôt que de rester à la maison, selon l’Organisation Internationale du Travail.

3/ Les femmes plus sollicitées que jamais : les travailleuses invisibles

La situation sanitaire du Covid a démontré que les métiers essentiels sont ceux qui nous permettent de continuer à vivre : les personnels de santé, mais aussi tous les métiers dits du “care” (le soin et le prendre soin, les aides-soignantes, les aides à domicile, les auxiliaires de vie…), les métiers de la vente, du nettoyage, du transport, de la production – en très grande majorité (70%) des femmes – assument des tâches cruciales pour la solidarité entre les générations. Elles assurent la toilette, les repas, l’aide aux gestes essentiels de nos seniors dépendants. Les métiers les mieux rémunérés sont ceux qui ne sont pas apparus comme indispensables.

Ressources

Explication de l’illustration bas les Masques :

Des Françaises ont aussi lancé une pétition en ligne avec le hashtag #BasLesMasques dénonçant un «hold up sur le métier de couturier.e». La pétition dénonce :

« le bénévolat (et) est en train de remplacer une industrie qui devrait être prise en charge par le gouvernement. » et demande de « prioriser l’emploi des professionnelles de la « couture ».

https://www.lesnouvellesnews.fr/sous-les-masques-le-sexisme-ordinaire/

Pour en savoir plus sur l’histoire de cette illustration sans le masque :

Catherine Mallaval, Mathieu Nocent, La véritable histoire de Rosie la riveteuse, Librio, 2019.

Bibliographie

Le développement du Télétravail : Une charge mentale supplémentaire

Les familles monoparentales

3/ Les femmes plus sollicitées que jamais : Les travailleuses invisibles

La charge mentale

La charge mentale a été introduite dans les années 1980 dans le champ de la sociologie du travail (on parle de « charge mentale au travail » ou de « charge de travail mentale »). Elle est le pendant de la « charge (de travail) physique ». Cette notion décrit les pressions exercées sur le psychisme des travailleurs. Il existe également des indicateurs de charge mentale.

En 1984, la sociologue Monique Haicault dans « La gestion ordinaire de la vie en deux », utilise pour la première fois la notion de charge mentale dans la sphère du travail domestique, pour référer à la charge mentale spécifique des femmes (mariées, mères de famille, en activité). Il est question « de la journée redoublée » pour les femmes qui doivent gérer quotidiennement deux espace-temps (avec des rythmes, des horaires, des échéances) inextricablement enchevêtrés.

Une BD sur la charge mentale :

En 2017, La BD d’Emma met en scène la charge mentale via le travail invisible quotidien et répétitif réalisé par les femmes. https://emmaclit.com/2017/05/09/repartition-des-taches-hommes-femmes/

Haicault, Monique, « La gestion ordinaire de la vie en deux », Sociologie du travail, vol. 26, n° 3, juillet-août-septembre 1984, pp. 268-277, repris dans

L’expérience sociale du quotidien.

Dominique Meda, Le temps des femmes : Pour un nouveau partage des rôles, Broché, 2008.

Corps, espace, temps, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, coll. « Sciences sociales », 2000, pp. 83-93. Patron, Sylvie, éd.,Small stories : un nouveau paradigme pour les recherches sur le récit, Paris, Hermann, coll. « Cahier Textuel », 2020.